Les abords de Notre-Dame de Paris. Sémiotique aspectuelle de l'espace et du temps.

Abstract

Après l’incendie de Notre-Dame (2019) et en vue d’accompagner la restauration de l’édifice, la Ville de Paris a sollicité architectes et urbanistes au chevet de la cathédrale pour en réaménager les abords et en repenser l’accueil (12 millions de visiteurs par an, avant l’incendie). Un concours a été lancé. Une étude sémiotique préalable a accompagné cette démarche et a nourri la présentation du dossier aux équipes candidates. 

Cette étude prend appui sur l’héritage architectural de l’île de la Cité à travers ses transformations (du Moyen Âge aux grands travaux d’Haussmann). Elle appréhende l’environnement spatial et temporel à partir du concept de « perspective » qu’elle développe sur un triple niveau : perspective sensible (perceptive et passionnelle), perspective narrative et perspective cognitive. L’aspectualité en est le fil conducteur : transformations de la perspective visuelle à travers l’histoire du parvis (de verticale et ascensionnelle à horizontale et panoramique), déclinaisons de l’origine qui thématisent un espace inchoatif (origines symbolique, spatiale, historique et politique), statut figuratif et narratif des éléments fondateurs (la terre, l’air, l’eau et le feu), inachèvement essentiel d’un monument toujours recommencé (« édifice de la transition » disait Victor Hugo), narrativisation du terminatif avec le concentration, sur l’île de la Cité, des diverses institutions de la sanction (porte du Jugement dernier au centre de la cathédrale, diagnostic à l’Hôtel-Dieu, verdict au Palais de justice, exécution des jugements par la Préfecture de Police...). Ces logiques aspectuelles de l’espace urbain définissent ainsi l’identité l’île de la Cité et des abords de Notre-Dame ; elles peuvent inspirer le parcours culturel qui sera proposé aux futurs visiteurs. D’un point de vue théorique, cette étude concrète invite aussi à réévaluer les enjeux de l’aspectualité en sémiotique, « boîte noire » du sens.

Bio

Denis Bertrand, fra i principali semiologi francesi, insegna Letteratura francese e Semiotica generale all’Università di Paris 8 – Vincennes-Saint-Denis e al Nouveau Collège d’Études Politiques. È stato presidente dell’Associazione Francese di Semiotica e co-direttore del Seminario di Semiotica di Parigi. La sua ricerca si concentra sui rapporti tra semiotica e retorica negli ambiti della letteratura, della società e della politica. Interviene spesso nel dibattito mediatico (Public Sénat, France 5). Tra i suoi libri: La parole aux animaux (2018), Sens et médiation (2016), La négation, le négatif, la négativité (2014), Croyance, crédit, créance (2012), La transversalité du sens (2007), Parler pour gagner (2007), Régimes sémiotiques de la temporalité (2006). In Italia ha pubblicato, per Meltemi, Basi di semiotica letteraria (2002).

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